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Lundi, c'est shibari - Part II

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La suite de la Part I :

 

Je suis donc assise sur un tapis au sol, encore légèrement sonnée de ma session de cordes entre les mains de Dom.

 

Un homme se prête au jeu sous les yeux de sa compagne. Contrairement à moi, il est attaché en position debout. il est assez musclé et les cordes dessinent encore plus ses pectoraux, l’embellissent. Entièrement nu, son sexe se lève parfois, peut-être sous l’effet de l’excitation ? Je le dévore des yeux et observe également sa compagne, tout aussi admirative.

Une fois le harnais terminé, et accroché au plafond, Dom lui propose de se pencher en avant pour ressentir le lâcher-prise dans les cordes. Puis il lui saisit les pieds pour le soulever et le balancer légèrement. Après lui avoir reposé les pieds au sol, il le détache, s’assure qu’il n’a pas de douleur et lui propose de profiter des prochains moments car ses sens seront exacerbés. Le couple quitte la pièce. J’ai envie de rester encore.

 

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Il propose à son élève (et je découvrirai par la suite, ami), Wenlig de l’attacher. J’avais déjà discuté avec lui au bar, un garçon très sympathique à l’accent local, plutôt grand, baraqué genre rugbyman, un pur produit toulousain. Il a été modèle pour les sessions de shibari de Dom avant de devenir son élève.

 

La session commence un peu comme la mienne, il est à genoux, la tête entre les jambes. Les mains de Dom parcourent ce large dos, fait glisser les cordes dessus. Puis il le relève et commence un harnais autour du thorax, le maintenant les bras en croix sur sa poitrine. Ce ne sont pas des noeuds en fait mais des cordes qui se croisent, qui passent les unes sous les autres, sur les autres. Mon attention alterne entre les cordes qui s’entremêlent et les réactions de Wenlig. Il sourit. Il prend de grandes inspirations. Puis Dom se saisit d’une corde et en recouvre les yeux de son modèle. Il est désormais aveugle, le torse harnaché. Il le fait se recroqueviller de nouveau. Ma respiration s'accélère.

 

Il se saisit d’un masseur de tête (avec picots en métal), et lorsqu’il effleure son crâne avec, Wenlig sursaute et pousse un léger gémissement. Je l’observe et me mords la lèvre. C’est beau et en même temps émouvant de le voir si émotif et dans une situation de fragilité. Dom enchaîne avec des griffures au “peigne” sur le crâne et le cou provoquant d’autre tressautements, inspirs, soupirs. Je n’imagine que trop bien l’état dans lequel il est, ne sachant pas quel sera le prochain stimuli, ni où il sera. Et chacune de ses réactions résonne en moi. Puis c’est au tour de la baguette que je reconnais, traçant des lignes le long de son dos.

 

Après quelques minutes de ces délicieux traitements, le travail d’encordage reprend, alors que Wenlig est toujours dans le noir. Les noeuds du dos sont reliés au plafond, les genoux encore au sol. Là redémarrent des jeux avec baguette, griffes etc. Le gaillard se tord dans tous les sens et finit par basculer en avant, plongeant dans les cordes. Il n’en fallait pas plus à Dom pour qu’il se saisisse d’une jambe puis de l’autre pour finir de faire décoller son modèle, qui nous offre un râle de surprise ou de plaisir, je l’ignore. Il le berce doucement entre deux sessions de griffes/plume/baguette, lui chuchote des choses à l’oreille. On sent une belle complicité entre ces 2 là. Ils m’emportent avec eux.

 

Après ces moments il prépare à relâcher son modèle au sol, je retiens mon souffle. Quel sera l’effet ? Aussi intense que le mien ? Plus ? Moins?

Il relâche les cordes qui le retiennent en suspension et Wenlig s’affale sur le ventre la tête dans le tapis, et reste ainsi.

 

Applaudissements, discussion avec Dom. Et pendant ce temps Wenlig n’a toujours pas refait surface. Je n’écoute les conversations que d’une oreille, je suis assez subjuguée par l’anormalité de cette situation, alors que l’homme dont nous parlons est allongé, inerte, au milieu du tapis, la face contre le sol, une main de Dom toujours sur son dos.

 

Après de longues minutes, nous percevons quelques mouvements refaire leur apparition. Dom l’accompagne pour se relever (en fait le soulève complètement, encore dans les cordes, il n’a aucun moyen de se relever seul). Il continue de défaire les cordes, lui ôtant celles qui lui occultent la vue. Ses yeux qui ont vu couler des larmes, s’ouvrent et me regardent. Moi. Je ne peux que lui rendre ce regard. Il sourit, il resplendit, il me regarde. Je souris, un sourire plein des émotions que j’ai ressentis à le voir prendre du plaisir ainsi. Les discussions continuent autour, mais nous ne décrochons pas de nos yeux plongés l’un dans l’autre.

 

J’ai vécu son encordage avec au moins autant d’intensité que le mien, si ce n’est plus.

 

J’applaudis. 

 

Les gens sortent petit à petit, et moi j’ai envie de rester encore. Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est, pas plus préoccupée par le fait que le réveil et le bureau m’attendent demain.

Nous nous retrouvons tous les 3, Dom, Wenlig et moi. A échanger à propos de la séance à laquelle je viens d’assister, de leurs ressentis à eux. Bon finalement je me décide à rejoindre le jacuzzi pour un moment de détente avant de quitter les lieux. Non sans avoir dûment remercié les différents protagonistes de cette soirée réussie.

 

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Je reviendrai, bientôt, et cette fois j'aurai la confiance qui me manquait au début de la soirée. J'ai hâte.

 

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Je vous remets le lien du site des Bains, d'où sont issues toutes les photos. Sachez que Dom dirige également une école de cordes.



12/07/2020
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