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Lettre à mes amis

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Lettre à mes amis, que je n'enverrai surement jamais, ou peut-être que si… L’avenir nous le dira. Et l’avenir ça peut être demain, ou la semaine prochaine. L’avenir ça sera peut-être trop tard.

 

Il y a quelques jours vous avez fait des blagues. Elles étaient anodines, presque un peu drôles. Mais pas tant que ça en fait. Je ne me souviens pas des mots exacts, mais de la philosophie derrière. En rapport avec la vie que je mène.

 

Oui vous connaissez ma double vie. Mon appétence pour les jeux qui mêlent les corps. Et vous savez aussi que mes limites sont uniquement celles que je m’impose.

Je suis ce que certains peuvent appeler une salope. Je baise. Je baise avec qui j’ai envie quand j’ai envie, des fois à plusieurs, des fois dans des lieux dédiés au sexe. Et des fois je ne baise pas. 

Des fois je suis insensible, des fois profondément troublée par ce que je vis, par ce que mon corps peut encore me faire découvrir comme sensations après toutes ces années, par ce que je peux vivre et partager avec certaines personnes.

J’aime vous en parler. De certaines choses. Par toutes petites touches. Mais je vois aussi vos acquiescements, sont-ils sceptiques? gênés ? Quand je vous dis que je suis amoureuse de cet homme et de cette femme, alors que eux ils sont en couple. Votre silence parle. Ce n’est pas comme le dernier crush de micheline, dont on veut tout connaître, ou le date de Michelou, on veut savoir ce qui c’est passé. Moi, on m’écoute mais on ne veut pas en savoir plus. Donc j'arrête d’en parler... Mais il arrive que se soit plus fort que moi, j’ai envie, besoin peut être, de partager ça avec vous. Parce que vous êtes moi et que je suis vous.

 

Mais là je profite de ce temps pour penser. Penser que j’ai besoin de plus que ça. Je sais que c’est peut-être beaucoup vous demander. Mais voilà. J’ai cloisonné avec des parois bien minces ma vie horizontale et verticale. C’est volontaire. Mais je sais que ça peut se retourner contre moi. Je sais qu’un jour, peut-être quelqu’un, pourrait abattre ces murs en papier. Parce que c’est déjà arrivé à d’autres, j’en ai lu des récits. Forcément j’ai imaginé ce que ça pourrait être, comment je pourrais le vivre si c’était moi. Mes amis qui ne savent pas, mes collègues, ma famille. Je ne suis pas terrorisée par l’idée loin de là. Je sais ce que je fais et pourquoi je le fais et je n’aurais aucun mal à le défendre. Il y a une chose qui me fait peur, c’est que je ne puisse pas compter sur vous. Que vous vous disiez que finalement, je l’avais bien cherché. J’ai peur que vous ne soyez pas intimement persuadé du bien fondé de mon comportement. Peur de ne pas avoir votre soutien inconditionnel. Parce je tomberais de haut. Et que dans la situation ou ma vie serait exposée, je vais me prendre une déferlante et que même bien équipée je ne pourrais l’affronter seule. J’ai besoin de vous, de votre confiance. Pas demain, j’en ai besoin aujourd’hui pour être sereine sur demain.

J’ai besoin aujourd’hui de savoir que vous n’êtes pas qu’une façade.



10/06/2020
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