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Féminisme


Pourquoi faut-il laisser les féministes choisir leur modes de revendications ?

 

Haa voilà un moment que j’attendais de remplir cette catégorie de blog. Vous m’en avez donné l’occasion messieurs et je vous en remercie.

L’idée est de rassembler ici mon point de vue sur une polémique issue de la publication sur un blog libertin d’un article “dérive d’un certain féminisme et misandrie” 

 

Et les mots employés sont durs “extremisme” “dictature” “guillotine 2.0”...

OK on va remettre les choses en perspectives. On parle de slogans sur des pancartes, et de mots-dièses sur Twitter hein… Personne n’a encore lynché personne.

 

Qui a dit misandrie ?

 

Déja petit rappel rapide, la misandrie n’existe pas (éthymologiquement la haine des hommes). Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des femmes qui détestent les hommes parce qu’ils sont des hommes. Mais que cette haine n'est pas institutionnalisée. Il n’y a pas de “sexisme anti-homme” car il n’y a pas de cadre historique, législatif. La société hiérarchise les genres. Le masculin est supérieur au féminin.





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Et ce meme lorsque vous vous plaignez des injonctions et des stéréotypes dont vous êtes victimes (et qui sont rééels je ne le nie pas), il s’agit de trait féminin = faible. Vous êtes donc victime vous aussi de misogynie…



D’ou vient cette colère ?

 

Je vais prendre mon exemple. C’est surtout une histoire de la pilule bleue et de la pilule rouge. Il y a quelques années seulement j’ai commencé à lever le voile sur tout un tas de petites choses. Que j’avais integrées malgré moi. Et une fois le voile levée, il est impossible de le rabaisser.

 

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Je me suis souvenu de toutes les remarques sexistes de mon collegue de bureau, à qui je répondais en ricanant pour ne pas passer pour celle qui n’a pas d’humour.

 

Ces petites phrases doucement jugeantes dès que j’hausse le ton, on me dit de me calmer, que je prends l'air prétentieuse, condescendante. Alors qu’un tel comportement est jugé normal chez un homme.

 

Des sifflements dans la rue, des interpellations diverse et variées que j’avais choisi d’ignorer. De mon conditionnement. Sur ma façon de parler de m’habiller, d’exister en société, de me saisir de la charge mentale.

 

La linguistique qui invisibilise, l’abscence de femmes expertes sur les plateaux télé, l’histoire, le roi qui gagne sur la reine aux cartes.... je pourrais noircir (ou ici blanchir) des pages...

 

Je joins le tableaux que vous avez du voir passer où TOUTES les femmes cochent des casent et la plupart en cochent beaucoup.

 

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Il y a une chose en commun entre toutes les femmes de la planète messieurs, quelque soit leur origine sociale, culturelle, leur âge, cis ou trans. C’est qu’elle ont subi l’oppression du à leur genre.

 

Désormais ce sont comme 1000 petites claques dans ma gueule à la journée.

 

 

 

Alors oui je suis en colère.



Pourquoi il est important de privilegier la parole des femmes

 

Parce que historiquement elles ne l’ont pas fait assez. 

Ou lorsqu’elles l’ont fait, on a eu vite fait de les mettre sous le tapis. Il y a donc beaucoup de retard à rattraper.

Si aujourd’hui je privilegie systématiquement des autrices, ce n’est pas parce que je deteste les hommes, ou les trouve moins bons, mais parce que je me suis aperçue que ma bibliothèque était composée de 90% d’auteurs, et que jamais au lycée aucune autrice n’a été au programme du bac avant 2018 (pilule bleue ?).

 

Donc, mes amis les hommes, en laissant la parole au femmes sur les sujets qui les concernent, vous leur laissez l’opportunité de prendre la place qu’elles n’ont pas.



Parce qu’un homme ne le fera jamais mieux qu’une femme

Et si vous pensez le contraire, demandez-vous pourquoi...

et donc vouloir le faire à la place d'une femme c’est se positionner en “sachant” ou en “sachant mieux”, c'est paternaliste, c’est donc sexiste.

 

Parce qu’elle a un ressenti et un vécu que vous n’aurez jamais

Et oui, ce qui ne veut pas dire que vous ne pouvez pas être enpathique, mais lorsqu'il s'agit de parler des souffrances, personne n'est mieux placé que celle qui la vit (ou l'a vécu)

Et si vous vous ditesque vous êtes légitime à parler à la place d’une femme car vous êtes totalement déconstruit, La deconstruction, personne ne l’est vraiment, femme y compris. 

Donc il y aura toujours dans votre discours une part qui integre une vision misogyne.

 

Il faut un espace pour exprimer cette colère parce que à vouloir “tempérer” ces femmes qui parlent trop, ou trop fort, ou pas de la bonne façon pour certains, ça contribue à alimenter cette même colère… Et donc d'aller vers des actions de plus en plus violentes

 

De la diversité dans les mouvements féministes

Le Feminisme est pluriel, autant que de vécus, d’individues, de personnalités etc. Qui se regroupent en catégories.

 

La pluralité est nécessaire, il ne faut pas un féminisme mais des féminismes.

 

Comme expliqué ci dessus, je suis en colère. Et ça me coûte énormément d’énergie de refrener cette colère, pour rester pédagogue, positive etc. Et me confronter à de très nombreux échecs avec cette méthode d’ailleurs. 



Donc je remercie toute ces féministes qui expriment ce que je ressens, de la façon dont je le ressens. (et particulièrement l’autrice anonyme de cette affiche), car oui j’ai parfois moi aussi envie de broyer des couilles.



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 Il n’y a pas de méthode miracle en lutte pour les droits des femmes, donc il faut tout faire, en même temps, tout essayer. Des mouvements bisounours, des ludiques, des manifs, des happenning, des slogans, des affiches, des articles.

 

Et ça ne sert à rien d’opposer "Aimer les hommes"  et "Lutter pour les droits des femmes"

L’amour des uns est une chose, la lutte pour l’obtention de droits en est une autre.

 

Aujourd’hui dans toutes ces expressions, les mouvements féministes sont pacifistes. SVP ne laissez pas entendre le contraire. Personne n’a encore posé de bombe dans un regroupement de masculiniste à ce que je sache ? Et pourtant, le jour ou ça arrivera, je ne suis pas sure de me positionnement. Qui êtes-vous pour mettre la barrière de ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas ? 

 

Ce qui ne veut pas dire qu’il n'y a pas certaines choses avec lesquelles je ne suis en desaccord (notamment le lesbianisme militant). Mais si je ne suis pas d’accord, je vais aller en parler avec les personnes concernées, comprendre le pourquoi. Mais pas les afficher ni les dénoncer publiquement.

 

Qu'il y ai des dérives (putophobes, transphobes), je le concois. Et je vais dénoncer ces propos là, qui enfoncent des minorités opprimées.

 

La place de l’homme dans les mouvements de lutte pour les droits des femmes.



 Mettre son ego de coté, ne pas prendre personnellement les dénonciations globales sur les hommes/le patriarcat/la société etc. Comme expliqué plus haut, se taire. Ecouter.

 

Si vous prenez la parole, faites-le dans le bon sens

Un propos venant d’un homme sera systématiquement plus crédible, plus relayé qu’une femme (si jamais vous cherchiez d’autres raison à la colère)

Mais si vous êtes en accord avec un texte feministe, partagez le

Dénoncez des propos / situations sexistes

Militez pour la déconstruction des hommes : pour exemple la page de Sébastien Garcin

https://www.facebook.com/groups/deconstruction.homme.blanc

La chaine youtube de Zeromacho

Ou posez- vous les questions d'où viennent les oppressions, avec ce visuel partagé sur la page du Dr Senzo

 

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Acceptez que parfois vous ne soyez pas les bienvenus dans certains groupes de discussion. Les raisons peuvent être multiples. Par experience les discussions en non-mixité sont bien différentes de celles en mixité. Certaines femmes ont peur des hommes (je vais pas faire la liste des raisons possibles, vous vous en doutez). Certaines ont la haine (cf partie ci dessus)

 

 

Cette lutte aniti-sexiste demande en effet pour les hommes d’accepter de perdre du pouvoir, mais de gagner en liberté pour tous.

 

 

En Conclusion

 

Avant de juger, essayer de comprendre, accepter

 

Ne nous trompons pas de combat : combattons le sexisme, pas les féministes

 

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15/07/2020
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