libnoa

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Libéré.e.s

Nous sommes à table, les discussions vont bon train, on rit, on se régale. On se passe les plats, se ressert du vin, on prends la nourriture avec les doigts pour la porter à la bouche de l’autre. Depuis le temps que nous l’attendions ce week end, tellement à l’opposé de ces longues semaines confinées, isolées du moindre contact, sans autre effleurement que celui de nos propres mains sur nos corps respectifs. Séparés de l’autre, des autres, encoconnés. Tout cela parait déjà si loin, etait-ce vraiment réel ?

Nous nous sommes étonnés de ces retrouvailles, nous étions maladroits, hésitants, retardant les premiers touchers.  Et puis enfin retrouver le contact d’une peau contre la mienne, cette châleur que j’avais presque oublié à force, qui réchauffe le corps et l’âme, j’en ai pleuré. 

 

Nous avons profité de ces deux jours ensemble comme jamais, comme si c’était la première fois. Avec une fougue qui tends à vouloir prouver que ces semaines n’ont pas été pour rien, il fallait donner du sens à ces restrictions en les rompant de la meilleure des manières. A coups de reins pressés, imprécis. A coups de langue avides, voulant dévorer chaque recoin, chaque centimètre carré. Ne pas en perdre une miette, de peur de ne plus pouvoir en retrouver une seule, jamais. Ta bite dans ma bouche pendant que je prenais le soleil allongée sur un transat, que tu faisais bouger doucement, me laissant improviser une danse de langue et de lèvres. Ton clito contre le mien dans la piscine, regrettant de ne pouvoir peser plus mon poids sur toi, putain d’Archimède. Nos cinq corps emmelés sur ce grand lit juste assez petit pour se perdre dans le bouquet de mains, qui saisissent, caressent, empoignent, pincent, attirent. Dans votre lit. Dans notre lit. Nous sommes en vie, nous aimons, nous nous aimons.

Mais nous sommes dimanche soir, demain chacun reprendra sa route vers sa ville, sa montagne, sa capitale.

 

Je n’ai pas envie d’y penser et je m’en veux de ne pouvoir m’en empêcher, en dégustant les crevettes grillées au barbecue. Je pose mon verre, et essaye d'apprécier les sensations qui me traversent. A ma droite la vue de tes cheveux noirs, magnifiques, qui tombent sur ton cou et tes seins que tu as laissé libres, et cette peau faite pour les caresses. Sous la table ta jambe nonchalamment posée contre la mienne, cette nonchalance qui n’en est pas, dieu qu’elle m’a manqué. Et toi qui te lève en posant ta main sur mon épaule, t’attardant plus que de normal, dans un mouvement presque imperceptible des doigts tu caresses ma nuque. Et enfin ton rire, ce rire qui caresse mes oreilles, qui a résonné dans cette maison du bonheur. Je m’en vais mais j’emporte un peu de vous avec moi.



08/05/2020
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