libnoa

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La chauve-souris

230 idées de Chauve souris en 2021 | chauve souris, tatouage, souris

@patriceracine

‘Kling’

Youpi, ça veut dire que je n’irai pas toute seule.

 

 

Ne vous méprenez pas, j’adore sortir toute seule. Juste, cette fois ce sera avec lui, Mr Robot. Lui avec qui dernièrement, je ne partage que des moments furtifs, ou alors lorsque chacun est occupé par ailleurs. Il me manque de le connaître autrement, dans un contexte nouveau, de vraiment partager, lui faire découvrir une partie de moi aussi.

 

On est lundi, et lundi c’est shibari, rappelez vous : Lundi, c'est shibari - Part I

 

Et ça fait longtemps que je ne suis pas allée rendre visite aux très chers Dom et Summer, alors oui, je suis excitée comme une puce. 

Non, le week end que je viens de passer ne m’a pas calmé, loin de là.

 

Et c’est donc à 2 cette fois que je sonne à cette porte, au milieu d’une impasse. Nous entrons, et nous sommes les premiers, il y a juste un autre couple.

Comme d’habitude, je noie le pauvre Mr Robot sous un flot d’informations inintéressantes. Mais il me faut prendre la place que j’ai, parfois, l’impression de ne pas avoir auprès de lui. Je comble. C’est pour cette raison aussi que c’est pas tout à fait anodin de l’amener ici aujourd'hui. Je sais que être attachée, ça me calme.

Nous nous dirigeons vers le jacuzzi, non sans mal car les coquins de propriétaires ont réagencé les couloirs ! 

Un peu de bulles pour se détendre… Et lui, se tendre, ce tendre. 

Je lui raconte mon week end, ( Le KRU ). Je sais qu’il adore ça m’écouter raconter toutes les folies que j’ai fait de mon corps. Et moi aussi, j’aime lui dire les choses crues, une sorte d’exhib parlée. Pendant ce temps là, nos mains ne chôment pas sous la surface.

Je lui fais signe de s’assoir sur le rebord du jacuzzi pour le prendre dans ma bouche. J’adore le sucer, il le sait aussi. J’aperçois alors un homme qui, assis pas loin, nous observe. Je lui fais un signe de tête, il s’approche. Pose ses mains sur mes épaules. Et alors que je ne quitte pas l’objet de mon attention première, il me carresse le dos et les bras. Avec une douceur qui contraste avec la fougue de mes mouvements de tête. D’un doigt j’effleure mon clitoris et jouis presque instantanément. Je vous avais dit que j’étais bouillante ce soir ?

 

J’amène mes deux compagnons continuer nos ébats à trois dans une petite pièce attenante. Juste avant, je lui glisse à l’oreille :

“J’adore jouir pendant que je te suce”

 

Il sont beaux, nous sommes beaux dans ce miroir, avec cette lumière, dans cette position, tout emmelés les uns dans les autres.

 

C’est donc apaisée que j’arrive dans la petite pièce au sous-sol. Celle où ça se passe. Une femme est déja dans les mains de Dom. Enfin dans ses cordes plutot.

Nous avons la chance de nous assoir face à sa vulve ostensiblement exposée, alors qu’elle est allongée sur le dos, les deux jambes attachées en futomomo (oui, j’ai un peu appris depuis ma première séance). Nous avons ratés le moment d’attache, mais nous profitons des petits jeux qu’elle subit : bougie, roulette à pics, vibro…

Je sais ce qu’elle ressent. Enfin pas exactement, mais j’ai été dans cette position, et j’ai l’impression de respirer avec elle, de tressauter quand elle tressaute. La voir jouie me fait trembler. 

C’est fini, il la détache. Elle s’approche de nous et entamme la discussion pendant que DOm remet de l’ordre. J’échange mes impressions. Et elle les siennes. C’était sa première fois. Elle a du mal à comprendre le plaisir qu’on a pu avoir à la regarder. Et pourtant…

 

La pièce se vide un peu. Il ne reste que Mr Robot, Dom et moi. Ca commence.

Je m’approche. Un sourire en coin, il me demande :

“Je t’ai déja fait la chauve-souris ?”

Non, non. Mais j’imagine à quoi ça peut ressembler… Mon cerveau est à mille à l’heure, ça ne se voit pas. Je ne bouge pas. Je me laisse bander les yeux. Je sens la chaleur de sa peau. Elles arrivent. Ces cordes, elles m’avaient manquées. Le cordage se fait, plus il serre et plus je l’aime. Les cuisses, la taille. Une vient me bâillonner. Une autre me mennoter.

J’entends le cliquetis d’un mousqueton. Je sais ce que ça veut dire. La prochaine étape, c’est la suspension. Il vient me murmurer à l’oreille

“ça va piquer le temps que tu sois à la verticale”

 

Ok, je suis prête.

 

Un. Mes fesses décollent. 

 

Deux. Mon dos. Un soupir s’échappe

 

Trois. Je bascule complètement, dans un cri. Pas un seul. Chaque expiration, c’est mon corps tout entier qui veut dire son impression. Perdu. Je suis perdu. Ca tire. Je tourne. Je touche. Je tombe ?

Et puis je laisse aller.

Les muscles se détendent. Progressivement, je m’enfonce dans les cordes. Ou elles s’enfoncent en moi. Je tourne encore. Je vole même.

Les caresses de Dom sont surprenantes. Le moindre effleurement me provoque un cri. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne cherche plus.

Il y a un moment où j'ai l’impression d’être allongée sur le ventre sur quelque chose de chaud et mou. En y repensant, ça devait sûrement être le corps de Dom contre lequel j’ai buté, puisque j’étais toujours à la verticale la tête en bas.

 

Je sens mon pied qui appuie fort sur mon mollet. Ou alors c’est autre chose. Merde une crampe. Je lui dit. Il se dépêche de me reposer au sol. Le temps de la manœuvre, je sens la crampe prendre en intensité. Je gémis, pas de plaisir cette fois, mais pas paniquée non plus. Je sais ce que c’est. Je sais que dès que j’aurai touché le sol, ça s'arrêtera. C’est ce qui se passe. 

Je reste encore ligotée, allongée, la douleur soulagée. Mais c’en pas fini pour autant pour moi. Bougie, roulette à pics, vibro. Ça me rappelle quelque chose. Un truc froid. Je ne sais pas ce que c’est.

 

Je lui avais demandé, avant la séance, de me laisser de la marge, de ne pas m’épuiser, pour que je profite de mon compagnon le reste de la soirée. C’est ce qu’il a fait. Il m’a amenée au bord de l’orgasme, sans m’y jeter.

 

Je recouvre la vue, et découvre dans quelle orientation je suis. Je me fais applaudir par les quelques spectateurs qui avaient pris place pendant la séance. Je suis encore attachée, et savoure ces frottements de cordes qui me libèrent doucement.

 

Je retrouve la verticalité, la tête en haut cette fois. 

 

Après avoir remercié mon attacheur, je remonte. Au sens propre, comme au figuré. Je suis encore shootée. Et apparemment Mr Robot aussi, car il n’arrive pas non plus, à mettre des mots sur ce qu’il a ressenti à me regarder. Je ne sais pas si il a aimé, si ça l’a mit mal. Ce que je peux dire c'est que ça ne l'a pas laissé de marbre.

Je plane encore, j’essaye de me reposer sur lui, mais je le sens presque aussi perdu que moi. Tant pis, je savoure cet état. Je sens encore les empreintes des cordes, j’en vois même les marques. Elles sont belles. Il y en a une qui restera un peu plus à mon avis.

 

En nous promenant à travers les pièces, je retrouve une vieille connaissance en pleine action. Je les regarde, je les admire. Décidémment, j'en prends plein les yeux ce soir. Je m’approche et une fois sa partenaire échappée, il s’approche de moi. Il me fera vivre les montagnes russes du plaisir, avec un petit côté autoritaire, qui n'est pas pour me déplaire. Les vagues se transforment en un tsunami qui laissera mon paréo complètement hors d’usage.

 

Avant de sentir le sommeil m’envahir, je prends le chemin de la sortie. Une dernière ligne droite encore à traverser jusque mon lit, qui ne m'accueillera pas seule ce soir. J’ai eu l’autorisation, exceptionnelle, de garder Mr Robot jusqu’au lendemain. Et heureusement, je ne me voyais pas m’en séparer là, c'eût été trop violent. M'endormir dans ses bras, me reveiller à ses côtés. Et puis le lendemain, se raconter de nouveau la soirée passée ensemble. Les deux soirées que nous avons passé. La mienne et la sienne.

 



Image

petit souvenir le lendemain au bureau





27/10/2021
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