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Balances

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      Ce soir n’allait pas être tout à fait comme les autres.  Aucun n’est comme les autres depuis notre arrivée au Cap, il y a à peine quelques jours. Mais cette fois, un élément allait changer la donne. J’allai la retrouver.

      Tania, je n’avais d’yeux que pour elle à cette soirée, dans un petit appartement sans fenêtre comme Paris sait les faire. C’était il y a presque un an et les lattes du petit lit avaient cédées sous nos ébats. Des messages échangés dans la journée m'ont confirmés que nous devions nous revoir, ce soir, ici, au Cap.

 

      Je retrouve donc le chemin du Riad, montant les marches avec l’assurance de celle qui connaît déjà les lieux. C’est fou à quelle vitesse l’inconnu devient familier, les codes il y a quelques jours encore étrangers deviennent les nôtres. Textos, liste d’invité, tenues, bonjour smacké, bouteille, nous avons même notre petit coin habituel pour poser nos affaires. Oui je dis Nous. Nous sommes tribu. J’ai retrouvé au Cap ce côté grégaire perdu à la sortie de l’adolescence, nous faisons tout ensemble, plage, cuisine, resto, sieste, barbecue, amours. Mais ce soir, je les laisserai. Un moment, dont j’ignore encore la durée.  Mais je veux la retrouver juste pour moi. 

 

      Petit tour de repérage et nous nous retrouvons sur le toit du riad. Il y a déjà beaucoup de monde et il est difficile de se frayer un chemin. Je la cherche. Je doute d’avoir bien son visage en mémoire. Et si je l’avais croisé sans la reconnaître ? Je croise des personnes magnifiques, que je dévisage sans retenue, les complimentant d’un petit sourire. On est là pour ça aussi, se montrer et voir.

      Après ce tour, durant lequel nous avons déjà perçu des ébats par ci par là, je sens monter un petit pincement de déception. Après tout, peut-être n’est-elle pas venue. Ce qui ne m’empêchera pas de profiter pleinement de la soirée, mais j’aurais pris plaisir à la revoir.

      Mes chats (oui nous sommes une tribu de chats) s’enquièrent de mes recherches en me tendant un verre. Oui, en plus d’être beaux, intelligents, engagés, fous, ils sont attentionnés. Comment ne pas en tomber amoureuse ?

 

      Je me retourne, et là je la vois, elle me remarque en même temps que je la remarque. Ce sont cris, joie, on se prend dans les bras, on se serre, on se jette des mots.

      Elle me prend par la main pour fendre la foule, un dernier regard à mes amoureux. Ils sont entre de bonnes mains déjà, les leurs principalement, mêlées à quelques autres.

 

      Dans le patio où l’ambiance bat son plein, des petites chaises sont posées contre le mur, nous en profitons pour nous asseoir. Les mots affluent, se bousculent. L’excitation et l’empressement se lisent dans chacun de nos gestes. Nos mains ne se lâchent pas, il me faut le contact de sa peau. La peau de ses doigts, celle de ses cuisses, celle de son visage. Ses mains aussi partent en exploration et ce ne sont pas des caresses qu’elles prodiguent, mais des saisissements de bouts de corps. Nos lèvres se trouvent et partent en un baiser fougueux,  ma main glissant dans ses cheveux, appuyant à l’arrière de son crâne, pour l’amener encore plus à moi, encore plus près, encore plus fort.

 

      Les chaises ne suffisent plus, et un regard alentours nous indique l’absence de coin confortable et disponible à proximité. Nous ne pouvons pas perdre quelques minutes à errer entre les pièces du Riad. Il y a bien le canapé, celui qui est juste devant le DJ, au beau milieu de la piste de danse…

 

      Là les souvenirs se brouillent et se mélangent

 

      Je me lâche complètement, ce qui m’arrive rarement avec une fille. Je l’allonge, et monte sur elle, mon corps a besoin de sentir la chaleur du sien, de la recouvrir, comme si le moindre centimètre carré de ma peau contre la sienne était une goutte de plus versée à une assoiffée. J’oscille du bassin, et immédiatement je sens cette énergie, cette boule qui se forme entre mon bas ventre et le sien, chaude, douce, compacte. Et plus je bouge, plus cette boule prends possession de moi. Rapidement j’y vais à grands coups de reins, mes lèvres glissant entre les siennes, clitoris contre clitoris. Je la baise. Je brûle. Elle m’encourage de ses petits cris. Il y a des « oui ». Il y a ce « Ha » un peu long qui monte dans les aigus. Il y a ce regard ce sourire taquin. Il y a les rires. Ces sons exaltent les sensations.

 

     J’enchaine les angles, les jambes dessus dessous, je déborde. Je suis déchaînée, la fatigue ne fait plus partie de mon vocabulaire. Si l’une de nous deux flanche, ralentis, l’autre redonne de la ressource. De temps en temps je sors la tête de notre fougue et croise le regard du DJ qui n’en perd pas une miette. Je tourne la tête, et de l’autre côté, il y a l’ami de Tania, qui surveille ceux qui voudraient s’immiscer dans notre duo, je peux replonger l’esprit tranquille.

 

    A ce moment là, elle est au dessus de moi et se déchaîne à son tour, je lui empoigne les hanches pour mieux la guider, je mange ses seins, non, je fourre ma tête dedans. Baignée dans ce mélange d’effluves de sueur et de cyprine, j’ai envie de la lécher de partout, d’apprécier chacune de ses gouttes sur ma langue. Le temps s’est arrêté, les danseurs autour n’existent plus, il n’y a que chairs qui se percutent, glissent, frottent, écrasent. 

 

    Arrive un moment où la fatigue prend le dessus, et affalées l’une sur l’autre, nous abdiquons. Petit à petit, le monde se dévoile à nouveau à nous, nous récupérons nos vêtements éparpillés. Les joues violacées, le regard pétillant, et le sourire qui vraiment s’il le pouvait arriverait jusqu’aux oreilles, je pose tendrement mes lèvres sur sa joue, partage une longue étreinte amicale, puis la regarde s’éloigner avec son ami. Ainsi va la vie dans le libertinage, et ce n’est pas quelque chose de triste bien au contraire, on a donné, on a reçu, on va encore donner à d’autres, et recevoir tout autant. C’est beau.

 

 

    Je me relève complètement shootée, et flotte au travers de la pièce à ciel ouvert. Je pensais reprendre mes esprits tranquillement, profiter du spectacle qui s’offre à moi, les danseurs plus ou moins habillés, les couples ou groupes qui se mélangent dans les recoins… Mais ce ne sera pas le cas. J’aperçois une scène comme seule une soirée au Cap peut en produire.

 

    La tribu est là. Au complet. Au centre de la composition, il y a Célia sur une « balançoire d’amour » en cuir tenue par quatre chaînes, les fesses calées sur la balançoire, les jambes dans des étriers, le tout qui l’oblige à maintenir une seule position : allongée, jambes écartées, suspendue à un petit mètre du sol. Elle s’accroche aux chaînes de la balançoire. Et tout un petit monde se tient debout autour, et forment au dessus de Célia un mélange de mains, de sexes, qui la flattent, la caressent, se font caresser, la pénètrent.

    Son amoureux est à sa gauche, je reconnais un de nos amis derrière elle, et à sa droite, Hyphe, nue ou presque, qui me tourne le dos. Elle est penchée sur elle à  lui prodiguer moultes attentions. Je ne sais pas lesquelles, car la mienne d’attention est focalisée sur son cul. Déjà superbe, il se trouve magnifié par cette position. Je m’approche du petit groupe qui est,  je le sens, dans une énergie de redescente. Qu’importe, je ne peux pas résister à ces deux magnifiques collines, elles m’appellent, il faut que je plonge dedans. Je ne sais pas à quel point je suis encore portée par mes ébats précédents, mais je fonce dans la partie sans autre introduction que celle de mon nez dans son cul, ma langue dans et sur sa chatte.

 

    J’insinue ma langue entre ses lèvres, remonte un peu en direction de son anus et redescends le plus loin possible essayant, sans y parvenir, d’atteindre le bout de son clitoris. Elle est déjà bien mouillée et je me régale de son jus.  Je fais bien en sorte d’en avoir plein la figure. La position n’étant pas des plus confortables, je me relève et la pénètre de deux doigts. Ils se trouvent très facilement une place. Ses gémissements m’encouragent. Je ne réfléchis pas, je laisse l’instinct faire. Je bloque la position de mes doigts bien calés dans sa chatte et entame des mouvements vifs, et de plus en plus amples. Je la sens s’écarter sous mes assauts, je continue, elle s’ouvre encore. Et très rapidement, de façon étonnamment rapide, alors qu’elle est toujours debout, les jambes écartées, penchée sur la balançoire, elle me dégouline dessus.

 

     J’ai du mal à décrire la sensation que cela produit. La faire jouir, j’adore, mais c’est bien la première fois que je la fais gicler de cette façon. Un mélange de plaisir et de fierté. Elle se relève et se retourne, souriante. Nous échangeons un long baiser, ma main noyée dans sa chevelure bouclée, avec la douceur que nous n’avions pas eue jusque là. Nous quittons cette balançoire.

 

     La soirée suivit son cours, entre nouvelles rencontres, discussions, quelques verres, des rires, caresses. Ces deux moments resteront le clou de ma soirée. Il est temps de partir, les hôtes viennent de sonner la fin des festivités. Sur le chemin de la sortie, je revois la flaque sous la balançoire et souris. 

 

 

Au royaume de la bite sanctifiée, je me serai vautrée dans le culte de la chatte.

 



13/06/2020
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